GEORGES MAUBOUSSIN RENTRE EN SCÈNE
L’exploitation des mines de Kimberley (Afrique du Sud), nouvellement découvertes, rendant les diamants moins rares, correspond chronologiquement à la montée en puissance des fortunes industrielles et à l’accalmie politique en France. Neveu des NOURY, Georges MAUBOUSSIN est d’abord apprenti chez son oncle puis il prend la direction des ateliers en 1883. En 1898, il est devenu le seul maître à bord. Si la période est apaisée et la bourgeoisie, en s’enrichissant, aspire à porter des parures réalisées en joaillerie, il n’en demeure pas moins que le jeune Mauboussin se trouve face à une concurrence nettement plus marquée : les grands Falize, Massin, Mellerio, Vever et Wièze occupent le terrain tandis que les nouveaux arrivés, Cartier et Boucheron, se lancent avec bonheur sur la scène joaillière. Paris devient la capitale du meilleur savoir-faire de la planète en matière de joaillerie. On invente l’usage du platine qui allège les montures. On poursuit les formules à succès mais les motifs du XIXème siècle finissent par être redondants : fleur de lys, rinceaux, palmettes, guirlandes de fleurs, nœuds de ruban façon Marie-Antoinette encore et encore…. Les femmes sont si conventionnelles qu’elles sont pour la plupart fermées aux formules proposées par l’Art Nouveau, qui, avec ses lignes en coup de fouet et ses évocations de femmes évanescentes, entretient une réputation sulfureuse.
Passé l’épisode de la Grande Guerre, Georges MAUBOUSSIN, en visionnaire, ressent la nécessité de se rapprocher du quartier de l’Opéra et déménage rue de Choiseul en 1923. Il réorganise les tâches, contrôlant toutes les étapes de la fabrication, en plaçant les ateliers de lapidaires et diamantaires au sommet de l’immeuble. Dessinateurs, joailliers sertisseurs et polisseuses se situent au-dessus des salons de vente et d’exposition situés au premier étage, aucune vitrine ne donnant directement sur la rue, la clientèle étant encore farouchement attachée à la confidentialité de ses achats.